Le Modef propose ses idées pour une Pac plus proche des agriculteurs

IMAGE: MODEF.FR

Alors que les détails de la future Pac (politique agricole commune), qui entrera en vigueur en 2023, sont en cours de négociation à Bruxelles, le Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux) a fait entendre ses idées lors d’une conférence le 30 avril 2021.

Une aide pour les petits exploitants

Pour Pierre Thomas, président du Modef, la PAC est « un échec complet ». Selon lui, la politique actuelle n’a pas permis « de maintenir un revenu ni un nombre d’agriculteurs suffisant ».

Dans les 5 prochaines années, 270 000 doivent partir à la retraite, ce qui risque de laisser beaucoup de terres sans agriculteurs car « les candidats n’auront pas forcément le capital pour reprendre des grosses structures ».

Le Modef propose de favoriser le renouvellement des générations en instaurant une aide aux petits exploitants : « le public d’installation n’aura pas forcément un capital important, les plus petites exploitations ont besoin d’une aide, que nous estimons à 5 000 euros pour chaque exploitant installé sur des petites structures, d’autant que ces exploitations permettent souvent une productivité plus importante et offrent une réponse au besoin de consommer local », explique Pierre Thomas.

Augmenter les paiements redistributifs

La seconde idée du Modef est de doubler le paiement redistributif. Si l’Europe propose 10 %, le syndicat souhaite lui une revalorisation à 20 %, maintenu sur les 52 premiers hectares. Cette augmentation significative permettrait d’installer des jeunes sur les petites structures, pour dynamiser les territoires ruraux.

En ce qui concerne les aides couplées, le syndicat demande le budget maximal, de 15 % du premier pilier. Il propose la création d’une aide couplée aux fruits et légumes, accessible dès 0,5 ha et plafonnée à 3 ha, comme rapporté par La France Agricole

Sur l’aide à l’UGB (L’unité de gros bétail), le Modef souhaite un montant de 200 €/UGB pour les cinquante premiers UGB, puis 90 €/UGB jusqu’à un plafond de 100 UGB, pour favoriser les petits élevages.

Pour des écorégimes ambitieux

Enfin, le Modef veut que 30 % du premier pilier soit réservé à des écorégimes ambitieux. La certification HVE, qui « ne va pas assez loin sur la réduction des phytos », ne doit pas être un artifice pour ne rien changer, met en garde Sophie Bezeau, directrice du Modef national.

Voir aussi la vidéo: “Vuittonisation” de l’agriculture, PAC controversée… Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA s’exprime.

Elvis Delouya pour les Clés de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Santé

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