Derrière nos aliments, il y a des agriculteurs, qui ont plus que jamais conscience de devoir préserver le vivant et les sols, en partageant mieux leurs expériences. Tel fut le message commun à toutes les interventions proposées lors de l’événement organisé le 30 juin dernier par le journal L’Opinion, en partenariat avec Les Clés de l’agriculture.
De Jean-François Loiseau, Président d’Intercéréales rappelant le “devoir de partager” avec des consommateurs souvent “perdus” tous les efforts entrepris et les nouvelles voies empruntées en France ces dernières années par les acteurs de l’agriculture et de l’alimentaire, à Sébastien Abis, Directeur du Club Demeter insistant sur la nécessité de changer de discours narratif et de vision sur le métier de producteur agricole, en apprenant aussi à mieux “unir les forces, les compétences et les talents”, en passant par Anne Trombini, Directrice du Mouvement “Pour une Agriculture du vivant”, pour qui la transition agricole ne se fera pas sans un retour aux fondamentaux de l’agronomie responsable pour faire émerger collectivement un nouveau modèle ou encore Laurent Lemarchand Directeur innovation et développement de NatUp appelant à la mutualisation des données…

Car oui, dans des contextes géopolitique, climatique et sociétal instables, l’agriculture est indéniablement à un tournant historique, probablement aussi important qu’au moment de sa redéfinition totale au sortir de la deuxième guerre mondiale. Avec cette fois-ci des outils de communication et des technologies numériques, “non pas contre le vivant mais avec le vivant” précise Rémi Dumery cultivateur et vice-président de CerFrance Alliance-Centre pour le Loiret.
Lors de cette conférence intitulée “Nourrir la planète : réconcilier quantité et qualité”, plus de que souveraineté ou encore de sécurité alimentaire, il fût en réalité surtout question de réconciliation avec les grands principes de l’agriculture, à tous les niveaux : agronomiques, relationnels, méthodologiques, économiques…
Comme si les mondes agricoles prenaient tout à coup conscience de leur puissance et de leur fragilité, de leur valeur et de leur responsabilité, de leur devoir d’exemplarité et de partage (entre pairs, avec la recherche, avec les consommateurs “exigeants” à qui il faut rappeler qu’ils sont aussi et surtout des “agrimangeurs” orientant par leurs choix le curseur vers une plus grande qualité et une valorisation des productions agricoles).
Marie-Laure Hustache