Pourquoi les plantes compagnes sont-elles un outil efficace contre les ravageurs ?
1. La confusion olfactive et l’effet répulsif
Certaines plantes compagnes produisent des substances chimiques volatiles capables d’éloigner les nuisibles. Ces composés, appelés métabolites secondaires, agissent comme des répulsifs naturels contre les insectes ravageurs. Par exemple, la lavande ou le basilic, souvent utilisés comme plantes compagnes, dégagent des arômes puissants qui perturbent les insectes attirés par une culture principale.
Un exemple marquant est celui du maïs associé au Desmodium, une plante utilisée en Afrique dans le cadre du système "Push-Pull", développé par l'organisation ICIPE (Centre international de physiologie et d’écologie des insectes). Tandis que le Desmodium repousse les foreurs de tiges, le Brachiaria, planté en bordure, agit comme un leurre attirant les insectes. Résultat : une réduction significative des dégâts, sans recours massif aux pesticides (source : ICIPE).
2. L’attraction des alliés naturels
Autre contribution majeure : certaines plantes attirent les insectes auxiliaires, prédateurs ou parasitoïdes des nuisibles. Ainsi, les pucerons, redoutés par de nombreuses cultures, trouvent sur leurs chemins des coccinelles et syrphes, attirés par des plantes comme l’aneth ou la camomille.
Favoriser ces interactions permet souvent de recréer un équilibre écologique : les ennemis naturels des nuisibles reprennent leur rôle régulateur, réduisant ainsi le besoin d’interventions humaines sous forme de pesticides chimiques.
3. Améliorer la résilience des cultures
Outre leur rôle direct contre les ravageurs, plusieurs espèces compagnes agissent sur la santé globale des cultures. Par exemple, les légumineuses comme le trèfle ou le pois enrichissent le sol en azote grâce à leur capacité à fixer l’azote atmosphérique. Un sol fertile et vivant permet aux plantes de mieux résister aux maladies et aux attaques de ravageurs.