Quelles différences sur l’expression aromatique et la typicité des vins ?
La fermentation naturelle, vecteur du "goût naturel" et de la notion de terroir
Nombre de vignerons engagés dans le naturel mettent en avant une aromatique plus "vivante", moins standardisée, voire "sauvage". Cette diversité aromatique provient des métabolites secondaires issus des différentes souches microbiennes n’agissant pas de la même façon sur les sucres, acides et précurseurs d’arômes du jus de raisin. On évoque souvent une meilleure "transparence" du vin vis-à-vis du sol, du millésime et des interventions minimales.
Cependant, cette richesse peut aussi donner lieu à des arômes dits "d’aventure” (notes animales, "sour", parfois volatile) non recherchés par tous. Ces notes sont régulièrement attribuées aux levures Brettanomyces ou au développement de bactéries lactiques sans contrôle.
Vinification conventionnelle : stabilité et maîtrise de l’expression
En optant pour une fermentation avec levures sélectionnées, l’œnologue gagne en prédictibilité. La typicité recherchée est reproductible d’un millésime à l’autre, le risque de défauts diminue, la qualité s’uniformise. Ce modèle s’intègre à la démarche de nombreux crus haut de gamme, cherchant une signature aromatique précise. 75% des domaines français utilisent aujourd’hui des levures sélectionnées, et près de 90% dans les caves coopératives (source : Syndicat National des Levures Œnologiques, 2023).
- La conventionnelle s’impose sur le marché international pour sa capacité à livrer un produit constant, rassurant pour l’importateur comme le consommateur.
- L’utilisation de levures spécifiques pour accentuer des arômes "variétaux" (thiols, esters) est particulièrement répandue pour des cépages comme le sauvignon blanc (arômes de buis, agrumes, passion).