L’urgence de la double exigence : nourrir tous et bien nourrir
D'ici 2050, la population mondiale devrait atteindre près de 10 milliards d’habitants (FAO). Ce chiffre impose une pression sans précédent sur les systèmes alimentaires. Or, la question n’est plus seulement de produire assez : il s’agit de garantir une alimentation abondante et de qualité. Selon l’ONU, plus de 828 millions de personnes souffrent déjà de faim chronique (OMS, 2022), mais plus de 2 milliards présentent aussi des déficiences nutritionnelles. Cette « malnutrition cachée » (carence en micronutriments, alimentation trop riche en calories mais pauvre en nutriments), coexiste avec l’explosion du surpoids et des maladies métaboliques, y compris dans les régions en transition alimentaire rapide.
L’équilibre à trouver n’est donc pas seulement quantitatif. Saborder la valeur nutritionnelle au profit du rendement expose à de nouveaux risques sanitaires, économiques et sociaux. Inversement, prôner le tout-qualitatif pourrait accentuer l’exclusion alimentaire. Mais alors, comment articuler ces besoins dans la pratique ?