Le contexte : nécessité de renouveler le vignoble face aux défis agro-environnementaux
La viticulture est l’un des secteurs agricoles les plus concernés par la transition écologique, avec un fort enjeu autour de la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Selon les chiffres de l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin), les traitements contre le mildiou et l’oïdium représentent à eux seuls plus de 70% du total des applications de substances actives en viticulture conventionnelle. Les cépages « résistants », issus de croisements entre Vitis vinifera et d’autres espèces du genre Vitis résistantes aux maladies, promettent de diminuer drastiquement ces traitements, ce qui est confirmé par de nombreux essais terrain : jusqu’à 80% de réduction des applications sans perte significative de rendement ni de qualité (Source : IFV, essais ResDur, 2021).
Pourtant, la part de surface plantée en cépages résistants demeure marginale. En France, elle représente à peine 1% du vignoble (chiffres de la Fédération française des Vins d’Appellation d’Origine Contrôlée, 2022), contre des proportions nettement plus élevées en Allemagne ou en Suisse, où certaines cuvées issues exclusivement de résistants sont valorisées depuis plus de vingt ans. Où se situent alors les principaux freins ?